10. Mon cœur reste ouvert : histoire de mes ex (ou presque)
Cette série d’écrits est terminée. J’ai raconté l’essentiel même si j’ai dû survoler plusieurs années de relation, et dont omettre moult détails, sur la partie avec Kémi.
Aujourd’hui où j’en suis ? Kémi et moi sommes de nouveau “ensemble”. Il est dans une phase où il sort le grand jeu : il m’embrasse, me dit qu’il m’aime, me complimente. On s’est de nouveau remis à sortir tous les deux, notamment au restaurant. On dort dans le même lit et on a repris une activité sexuelle.
Mais je ne suis plus la même.
Quelque chose s’est brisé en moi au cours de cette relation, et des précédentes, et pendant longtemps j’ai voulu la retrouver. J’ai voulu redevenir celle que j’étais avant. Mais j’ai fini par comprendre que je ne la retrouverai jamais. La seule chose que je peux faire, c’est tendre vers la personne que je souhaite devenir. C’est apprendre à me connaître, de nouveau, et à accepter les transformations qui se sont opérées en moi.
J’ai pris conscience, véritablement, que la personne qui devait passer en premier c’était moi. Avant ma propre fille et avant un homme. Pourquoi moi avant ma fille ? Parce que si je ne prends pas soin de moi, je ne peux pas prendre soin d’elle. Pourquoi avant un homme ? Parce que si je ne suis pas capable de m’aimer d’abord, comment vais-je pouvoir aimer quelqu’un d’autre ? Et puis, la personne avec qui je passe le plus clair de mon temps c’est moi-même.
En rédigeant cette série d’écrits, je constate que j’ai souvent eu la bonne intuition mais que j’ai refusé de m’écouter. J’ai souvent fait passer les autres en premier. J’ai été attaché, dans la dépendance de l’autre. J’ai accepté des choses que je n’aurais jamais dû accepter. Je n’ai pas dit non, ne me suis pas exprimée assez tôt.
J’ai appris pas mal de choses.
Je ne suis pas le genre de personne à regretter quoi que ce soit. Cela ne sert à rien. Pourquoi regretter une chose puisque mis dans le même contexte et sans connaissance du futur, elle se serait passé quoi qu’il arrive ? Aujourd’hui, j’ai décidé de me focaliser sur moi. J’ai un projet de vie bien précis en tête. Je l’ai dit à Kémi. S’il m’aime vraiment, il me suivra. On verra bien.
En ce qui concerne les relations amoureuses, mon cœur reste ouvert.
Pour finir, un extrait de mon journal personnel que je dédie à ma fille :
Enfermer l’autre ce n’est pas l’aimer
L’empêcher de vivre, de sourire à quelqu’un d’autre, ce n’est pas l’aimer
Quand on aime une personne, on ne se dit pas :
“Pourvu qu’elle ne grandisse pas, qu’elle ne s’épanouisse plus - ou du moins qu’à travers moi - qu’elle n’attire point les regards et qu’elle ne soit qu’à moi.”
Car on n’aime pas quand on s’appuie sur ses insécurités.
On est chasseur et notre proie celle qu’on est censé aimer.
J’aurais aimé que ma mère m’enseigne ce qu’elle a appris sur l’amour.
Que son éducation ne se résume pas à comment me comporter à la maison et en dehors.
Peut-être était-elle trop réservée pour cela.
J’aurais aimé qu’elle me dise que l’amour peut être si puissant qu’il peut tout détruire.
J’aurais aimé qu’elle me mette en garde, qu’elle me dise : “Ce n’est pas parce qu’on te dit je t’aime que l’on t’aime. Ce n’est pas parce que l’on te fait des cadeaux que l’on t’aime.”
On aime dans la grâce de nos actions. Pas [que] dans la bouche.
Ça n’aurait probablement rien changé qu’elle me dise tout ça.
Il aura fallu que je me casse la gueule pour comprendre.
Mais je me serais rappelé ses mots avec tendresse.