Je reviens après plusieurs années. Mon premier journal remonte à il y a plus de dix ans. Je me souviens encore de celui qu’on avait fait en commun avec C.O. On s’écrivaient des mots d’amour. C’est un peu ironique puisqu’encore aujourd’hui je me demande s’il m’a vraiment aimé. J’ai retrouvé des journaux qui datent de 2017 et 2020. C’est drôle car j’ai eu l’impression en les relisant de m’immiscer dans la vie de quelqu’un d’autre. Au début, j’ai eu du mal à me reconnaître. Je me suis rendue compte que ma vision du passé ne reflète pas la réalité que (...)
Ne t’inquiète pas, même en étant enceinte tu vas obtenir ton diplôme. Avec J, vous allez déménager dans une ville verdoyante qui vous rappellera votre île. Certes, le logement fait à peine la taille d’une chambre et les toilettes et la salle de bain sont communes mais grâce à ta ténacité vous allez réussir à obtenir un logement social. Tu auras une magnifique petite fille en bonne santé. Tu seras embauchée dans la structure où tu auras fait ton stage et tu deviendras fonctionnaire au bout de quelques années.
Voilà ce que j’aurais aimé me dire en relisant mon journal (...)
Je me suis mise à pleurer sur le chemin du travail. J'ai eu le courage d'extérioriser mes émotions et d'envoyer un message à J. Ça m'a fait du bien.
Aujourd'hui, c'était mon entretien professionnel. D'habitude je n'en ai que faire. Je n'ai jamais eu peur de perdre mon travail. J'étais même prête à le perdre durant la pandémie. Pourtant, cette fois-ci j'étais un peu stressée. Il y a des jours comme ça où j'ai l'impression d'être une bouteille sur le point d'exploser. Pleurer un bon coup et vider son sac permet de faire relâcher la pression… Mais il faut que les choses (...)
Je lui ai dit que je ne voulais plus vivre dans la peur, la tristesse et le stress. Je veux sortir de cette boucle. Celle qui me donne l'impression d'être constamment écrasée par le rouleau compresseur du temps. De ne pas voir mes semaines passées. De vivre à vitesse accélérée. C'est épuisant.
J'ai envie de profiter de chaque jour. De faire des choses que j'aime. De me sentir sereine. J'ai aussi envie d'être en bonne santé. D'en finir avec ces symptômes gênants. Ceux qui crient : tu es fatiguée, tu es stressée.
Mais je sais que pour que ça s'arrête, il faut que j'en finisse. (...)
On vit dans un monde où on peut se faire livrer à manger en cinq minutes mais être soigné aux urgences prend des heures. Lundi, j'ai accompagné J à l'hôpital. Selon les médecins sa migraine serait dû à un surmenage ainsi qu'une déshydratation. J'y crois moyen. Même si c'est vrai que lui aussi a son lot de stress quotidien. Il faudrait qu'il prenne un peu plus soin de lui. Je lui ai déjà dit que la santé passait avant tout. Il commence enfin à s'en rendre compte.
Hier, en rentrant de ma pause déjeuner, j'ai croisé M à l'accueil. Le soir, je lui ai envoyé un message pour lui (...)
M m’a proposé de l’accompagner acheter ses lunettes. Être enfermé toute la journée devant des écrans lui donne mal aux yeux. Je l’ai trouvé chou. Je sais pas pourquoi j’ai accepté. Disons que c’est une occasion de voir ce qu’il cherche vraiment. Avoir un véritable ami dans ma vie me manque.
J souffre toujours de sa migraine et je n’ai détecté aucune anomalie en lisant son bilan sanguin. On verra si l’IRM dévoile quelque chose de probant.
Ma choupinette est malade. Son oreille lui fait mal. Je pense que c’est une otite. Demain elle n’ira probablement pas à (...)
Souvent, lorsqu’une situation déplaisante m’arrive, j’ai tendance à penser que l’écriture sera ma vengeance. Je ne saurais vraiment déterminer si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Déjà, l’écriture ne fait pas tout. Parfois, il faut riposter, savoir exister en dehors. Et puis, une énergie de vengeance est-elle bénéfique dans un art aussi exigeant ? Écrire fait partie de moi. Et la vie, ses évènements et toutes les myriades d’émotions qu’elles génèrent nourrissent mon écriture. Alors, pourquoi pas la vengeance ? Pourquoi l’écriture n’en serait-elle pas (...)
Réveiller la p'tite. Lui donner son petit-déj. La motiver à s'habiller et à se chausser. Sortir de la maison à sept heures cinquante-cinq. Emmener la p'tite à la garderie. La récupérer à la garderie. Marcher quarante-cinq minutes pour aller travailler. Marcher quarante-cinq minutes pour rentrer à la maison. Economiser. Le plus possible. Ne pas pouvoir se faire plaisir, ou alors avec beaucoup de parcimonie. Supporter les plaintes, l'incapacité et l'imprévisibilité de l'autre. Devoir faire face à toute éventualité, problème, imprévu. Faire à manger chaque soir ou alors faire (...)
Il ne veut plus voir ni son courrier ni son compte en banque. Recevoir son salaire le rend "triste". C'est toujours pareil avec lui. A croire que lui et sa famille sont maudits. Et quand je dis ça, je le pense vraiment. Je crois vraiment à une malédiction. Déjà, quand on a un nom de famille pareil, on commence mal dans la vie.
Les dettes, les achats compulsifs, c'est un cercle vicieux. On va approcher des dix ans de relation et sa situation financière ne s'est pas améliorée. Si je n'avais pas fait attention il m'aurait entraîné dans son délire. Fini les cadeaux à cent, deux-cents (...)