La méteo des mots

7. Mon cœur reste ouvert : histoire de mes ex (ou presque)

Kémi

Partie II : A qui la faute ?

Kémi m’a présenté à ses camarades de classe, à ses amis et à sa famille. Quand on se baladait, il me tenait la main. Ça me faisait bizarre parce qu’avec Danny on ne s’était jamais promené bras dessus bras dessous. Je n’étais pas habituée aux gestes d’affection en public.

Un peu de temps est passé depuis l’histoire de la “tentative de suicide”, si on peut l’appeler comme ça. J’ai essayé de parler à Kémi de ce qui s’était passé mais il refusait de s’exprimer dessus. Comme s’il voulait cacher une potentielle souffrance.

J’ai lâché l’affaire et on est passé à autre chose. Avant de commencer à avoir des rapports sexuels avec lui, je me suis dis que j’allais me faire dépister. ( Très important) En effet, quand j’avais appris que Danny me trompait, j’étais aller en faire. Je voulais qu’on y aille ensemble, mais Kémi repoussait à chaque fois l’occasion.

On a commencé à avoir des rapports sexuels, avec préservatifs, et comment dire ? C’était vraiment pas ouf du tout. La première fois était assez spéciale. Le lieu était un peu original (pour la plupart des gens, parce que moi j’avais été habituée à pire avec Danny). Kémi avait un peu de mal. Je me suis dis qu’il devait être intimidé vu que c’était notre première fois.

Les autres fois n’ont pas été franchement meilleures. J’avais l’impression qu’il manquait un truc et que, pour une raison que j’ignorais, je ne me sentais pas à l’aise. Je ne me souviens plus comment cela s’est déroulé, mais on a commencé à avoir des rapports sans préservatifs. (Vraiment, quelle erreur!)

Un jour, j’ai ressenti un inconfort important niveau intime. J’ai consulté une gynécologue et le résultat est tombé : on m’avait refilé une MST. J’étais tout simplement dévasté. J’étais en pleine crise, je ne pouvais dire à personne, hormis Kémi, que j’étais malade. J’avais honte.

Kémi est allé voir un médecin et ce dernier lui aurait dit, selon ses dires, qu’il n’a rien. Il me faisait comprendre que cela ne pouvait pas venir de lui. Quand j’ai regardé mon bilan de dépistage, je me suis rendue compte que je n’avais pas été dépisté pour la MST que je venais de contracter (c’est une maladie qu’on ne dépiste pas, sauf en cas de crises, je crois, ou alors par une prise de sang).
Etant donné que j’avais eu que des “rapports” protégés avec Eric, ça ne pouvait pas venir de lui. Quant à Danny, c’était moins sûr. Pendant plusieurs mois, j’avais utilisé la pilule. Je savais qu’il m’avait trompé. Ça pouvait donc venir de lui.
J’ai lu sur internet qu’on pouvait avoir contracté la MST en question longtemps avant de connaître une crise.
Par conséquent, je ne pouvais pas savoir si cela venait de Kémi ou de Danny.
La MST que j’ai ne se soigne pas. On soigne les crises mais pas la maladie en elle-même. Je vivrai toute ma vie avec. Au début, je me suis dis que c’était de la faute de Kémi. Et puis je m’en suis voulu, en me disant que ça venait peut-être de moi.

On ne saura jamais.

Kémi n’est jamais allé faire de dépistage. Au bout de trois jours, je me suis sentie mieux.
J’étais confuse entre en vouloir à Kémi et m’en vouloir à moi-même. A qui venait la faute ?
Avec le recul, je me rends compte que j’ai vraiment été naïve et que c’est tant pis pour moi.

Avec Kémi, on a continué notre relation, oubliant complètement cette histoire de MST.

En l’écrivant, je me rends compte que ce qui s’est passé est grave. Mais, je peux vous dire que ce n’est pas le pire.